Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/285

Cette page n’a pas encore été corrigée
271
BAYONNE

SA HAUTESSE LE DUC D’ALBE (ÉTAIT un grand caractère que don Fernando Alvarez de Toledo, celui que nous nommons le duc d’Albe¹, et qui parvenait à sa cinquante-septième année. Le duc avait pris part, sous Charles-Quint, aux campagnes de la Hongrie, aux expéditions de Tunis et d’Alger, aux guerres de Navarre et de Catalogne. Sur l’électeur de Saxe, il avait gagné la décisive rencontre de Muhlberg (1547), combattu en Italie les troupes françaises et les soldats du pape. A l’abdication de Charles-Quint, don Alvarez de Toledo avait gardé le commandement en chef des armées, conquis les États pontificaux. Par la suite on verra le duc d’Albe, lieutenant génét ral des Pays-Bas où il établira par la force sa domination, régnegrâce à la terreur, à l’aide des conseils de la sangre qui procédèrenr à l’exécution de dix-huit mille personnes, comme il s’en vantera. Mais le duc d’Albe affectait de porter volontiers les péchés de son maître, ainsi qu’il se fera représenter sur le monument érigé à Anvers. Le duc consentait à prendre sur lui toutes les malédictions pour décharger son roi, comme il convient à un noble serviteur. Il a écrit à Philippe II de lui-même : « J’accepterai volontiers que toutes les indignations tombent sur ma tête, pourvu que soit fait le service de Dieu et de Votre Majesté. » > Le Titien a peint d’après lui plusieurs portraits. On y retrouve toujours le grand front plissé et sérieux, déjà dégarni, des yeux sombres au regard vif, ce nez noble et busqué, son long et étroit visage aux oreilles tendues comme un mince cornet, la 1. De son château d’Alva. CATHERINE DE MEDICIS

D gitized by 18