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BAYONNE

Le port s’étant ensablé, les gens de Bayonne avaient ouvert sur l’Adour, non loin de la barre, un nouveau port, le Boucau que les pirates espagnols menaçaient. Les gens de Bayonne, bien que catholiques, détestaient ces Espagnols, contre lesquels ils avaient le privilège de s’armer. Leurs navires allaient pêcher jusqu’à Terre-Neuve. Les marchands de Bayonne faisaient le commerce des épices et du vin. Ainsi végétait la petite ville, administrée par son conseil municipal, et par Guillaume de Nogué, vicomte d’Orthe, son gouverneur. Les difficultés invoquées par Catherine de Médicis pour loger les ambassadeurs et la cour dans la petite cité étaient réelles. La ville manquait alors de blé. On craignait toujours la contagion dans le centre formé de populations diverses, sur le passage d’une Espagne, alors aussi touchée que la France par la peste, et dont la situation s’aggravait d’une saleté reconnue des Espagnols euxmêmes. } Il

fallait assurer dans Bayonne la sécurité, comme Philippe II l’avait expressément recommandé ; les indésirables, les mendiants, les étrangers furent refoulés dans une sorte de quarantaine et campés à l’extérieur. La garnison fut renforcée, ainsi que la garde du château. On sabla la rue Major ; on faucha l’herbe sur les remparts, on refit les profils des parapets de la fortification ; le long des murailles fut placée l’artillerie, sortie des magasins. On renouvela la tenue des Echevins qui était de velours noir, la livrée des capitaines et des guetteurs aux couleurs rouge et jaune de la ville. C’est un fait que le roi fut salué à son entrée par les salves de l’artillerie, que les rues de Bayonne étaient tendues de tapisseries et décorées de verdures. Le roi, descendu de son bateau, prit place sur une estrade au bout du pont pour voir défiler les compagnies de la milice bourgeoise qui suivaient leur drapeau rouge et vert. C’est un dimanche. Charles IX monte alors à cheval et fait son entrée par la porte du Saint-Esprit. Sur la grande porte on lit des inscriptions en vers entourées de guirlandes de feuillages. Sur le pont, le roi voit un dieu Ma que le roi chrétien domine. La place occupée

par un bataillon d’enfants de la ville armés d’épées. Après avoir traversé le pont Mayou et la rue tendue de tapisseries, Charles IX passe encore sous un arc de triomphe et rentre à son logis. Près de la demeure du roi est le portrait de la reine-mère, celui de ses enfants sous lesquels on peut lire ces vers : D gitized by