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MICHEL DE L’HOSPITAL HARANGUE

E 18 avril arrivèrent à Bordeaux le prince de Parme et le comte d’Egmont, qui remontaient, avec le passeport français, vers les Flandres, après avoir vu Philippe II. Il faut connaître ces deux ennemis du pays, deux grands soldats. L’un est Alexandre Farnèse, adolescent espagnolisé et hautain qui va aux Pays-Bas retrouver sa mère, Marguerite d’Autriche, et épouser Marie, nièce du roi de Portugal ; l’autre, Lamoral, comte d’Egmont, de la maison de Gavre en Hainaut, l’un des vainqueurs de Saint-Quentin, capitaine général des Flandres, brillant soldat, qui parlait trop cependant. Il retournait en Flandre avec un programme de pacification, modéré, car il y avait lieu de craindre qu’en cas de soulèvement, la France ne s’emparât des places frontières. Il échoua, impliqué plus tard dans la conspiration du prince d’Orange. Philippe II le considérera un jour comme traître à sa parole, et le duc d’Albe fera tomber cette tête qui fit deux fois trembler la France. Mais Egmont n’était pas le héros de la liberté. Il avait alors quarantetrois ans, serviteur zélé du roi d’Espagne. Charles IX envoie à la rencontre des deux voyageurs le comte de la Mirandole, et la reine-mère, M. d’Escars, le gouverneur de Bordeaux.

La réception parut, aux yeux de don Francès, plutôt froide. Egmont rendit visite au connétable, et chercha à voir Me de Guise, qui avait pris médecine. Et pour montrer aux deux géné raux de Philippe II que Charles était obéi à Bordeaux, qu’on rendait dans cette ville la justice, on pendit un homme, mais juste avant leur passage ! Les jours de la semaine sainte arrivèrent. Pendant toute cette D gitized by