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CATHERINE DE MÉDICIS

MICHEL DE L’HOSPITAL HARANGUE LE PARLEMENT C²

’ÉTAIT bien le sentiment qui animait le chancelier de France, Michel de L’Hospital. Il avait des choses graves à dire aux gens du Parlement de Bordeaux. Mais don Francès et Michel ne pensaient certainement pas aux mêmes victimes, Ce qui importait au chancelier c’était de savoir comment la justice était rendue, la manière dont les édits de pacification pouvaient être exécutés. Il savait que le Parlement de Bordeaux éludait leur enregistrement, qu’une partie de ses membres protégeaient les bandes armées de ceux qui, sous le prétexte de la défense de la religion catholique, portaient l’effroi dans les environs de Bordeaux et osaient même se présenter en armes dans la ville. Ils allaient jusqu’à enlever des jeunes filles, de riches héritières, les forçant à épouser leurs complices. En vain les victimes et leurs parents réclamaient la justice : deux coupables seulement avaient été condamnés, mais sans avoir pu être arrêtés. A la tête de ces bandes de pillards se déclaraient le comte de Candale, l’évêque d’Aire, son frère, le marquis de Trans, son cousin, le sire de Melville. Ils avaient formé une ligue, dénoncée au roi lui-même par le premier président de la cour de Bordeaux, Lagebaston. Le même magistrat n’avait pas craint de déclarer courageusement à la reine-mère tous ces méfaits. On voit que le chancelier avait beaucoup à faire à Bordeaux. Il demanda la réunion du Parlement pour le 12 avril, avec une audience extraordinaire où le roi tiendrait son lit de justice. Et il décerna un mandat d’ajournement personnel contre le marquis de Trans, l’un des chefs de bandes infestant la Guyenne. Les protecteurs des coupables provoquaient des récusations pour retar D gitized by