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CATHERINE DE MÉDICIS

OMBIEN la position d’un don Francès de Alava est plus aisée ! C Lui, il fait le compte des bannières marquées de la croix qui sur cinq, alors qu’on avait demandé que toutes portassent ce signe. Mais sur la barque du roi, on vit aussi la croix, ce qui réconforta les catholiques.

Ce qui déplaît surtout à l’ambassadeur d’Espagne c’est le discours qu’a prononcé le premier président du Parlement, venu avec d’autres magistrats pour baiser la main de Charles IX. Le premier président était Jacques Benoist, sieur de Lagebaston, qui physiquement ressemblait tant à François Ier et passait en effet pour être son bâtard. On le soupçonnait surtout de protéger les religionnaires qu’il recevait dans sa maison, les traitant avec bonté. On rapportait qu’il avait dit que si l’on examinait bien les choses, on trouverait infiniment plus d’agresseurs du côté des catholiques que du côté des réformés. Le sieur de Lagebaston n’avait pas caché sa joie à la nouvelle de l’édit de 1562 ; et ses collègues l’avaient même récusé comme partial dans les affaires concernant la religion. Il soutenait cependant qu’il avait toujours cherché à conserver à Bordeaux l’autorité du roi, les aroits et les honneurs de sa compagnie. En fait, il avait travaillé à faire bien recevoir Charles IX par Bordeaux, s’occupant aussi de l’élection en cette circonstance d’un roi de la Bazoche, auquel il avait recommandé de se tenir avec modestie, ainsi que ses suppôts. Jacques

Benoist de Lagebaston avait flatté le roi, disait don Francès. L’orateur déclara que Charles avait commencé ses


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