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CATHERINE DE MÉDICIS

A AGEN LA CATHOLIQUE INSI que l’avait décidé le conseil, il convenait de se rendre à Bordeaux avant de gagner Bayonne. Le 19 mars, après la longue station de quarante-cinq jours à Toulouse, on reprit la route vers Saint-Jory et Fronton. Le zo, on déjeuna à Clau, qui n’était qu’un petit château. Ayant traversé le Tarn sur un pont de pierre, on arriva vers les trois heures de l’après-midi à Montauban, évêché et ville fortifiée qu’on commençait à démanteler, suivant les ordres reçus. Il faut dire que la ville marchande, qui était en même temps une place de guerre, l’une des bastilles des réformés, avait eu in finiment à souffrir des trois sièges que Monluc et Burie avaient mis devant ses faubourgs et ses enceintes. Montauban, ville du Quercy, était sous la protection du roi de Navarre, gouverneur de la Guyenne. La nouvelle religion y avait été apportée par Bernard Colon, enfant de la ville et écolier à Paris, en 1560 ; et de bonne heure, en dépit des hostilités de l’évêque et des commissions du Parlement de Toulouse, le chant des Psaumes s’était élevé, vainqueur, au milieu de bien des agitations et grâce aux sermons d’un prédicateur défroqué de l’ordre des Augustins, Clément.

Les notables de Montauban, avocats, conseillers municipaux, comme les artisans, autant dire les gros et les petits, continuaient de se chamailler entre eux, ne s’accordant guère qu’au sujet du chant des Psaumes et de la foi nouvelle. Leur violence faisait l’étonnement de leurs premiers pasteurs, Croissants, Masson et