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LES MASQUES

avait abandonné le nom de son parrain, le roi d’Angleterre, Edouard. L’ambassadeur d’Angleterre n’en revenait pas. Il le déclara à don Francès : « Ce cas, extraordinaire, montre bien la mauvaise nature des Français » >. 231

L’ambassadeur d’Espagne excita d’ailleurs son indignation. Il feignit, lui aussi, la colère. Car, bien que grand hérétique, l’ambassadeur d’Angleterre n’aimait pas les Français. Le lendemain Smith revient vers lui se plaignant encore de leur méchanceté : « La veille, la reine me flatte, m’assure de son amitié, car elle traite avec moi une négociation qui doit être avantageuse pour la France, et le lendemain on me fait une si grande offense, en changeant le nom du duc d’Orléans. Si ma reine et son conseil n’ont pas perdu la raison, j’ai porté un mauvais coup à la reinemère, car j’ai prévenu aussitôt la reine, ma maîtresse, de ce qui se passe ici. Et peut-être on ne fera pas cette négociation, dont nous autres Anglais pourrions pleurer, si elle était faite ! » Ainsi avaient passé les quarante-six jours de Toulouse. Les enfants royaux y avaient eu aussi le loisir de reprendre les leçons que leur donnait Jean-Paul de Selve, leur maître, un prélat érudit. Mais que n’apprend-on pas en voyage ! Un jour que le jeune Clermont-Tallard étudiait avec le duc d’Orléans, dans son cabinet de travail, ils eurent l’idée de regarder ce qui se passait dans la pièce à côté. Et les écoliers découvrirent par les fentes de la cloison « deux fort grandes dames » imitant de leur mieux « la docte Sapho lesbienne ».

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