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CATHERINE DE MÉDICIS

I la reine laissait éclater sa joie, si les « meilleurs » de la cour, S suivant l’expression de don Francès, avaient mis toute leur à la cause de Dieu et pour la tranquillité du royaume, ces « meilleurs estimaient que la nouvelle était arrivée au moment même où le mal allait se développer dans tout le pays. Ceux-là craignaient surtout pour Paris, que Montmorency gouvernait à leurs yeux si mollement, complice peut-être d’une tentative de Condé et de l’amiral sur la capitale. Ce dernier y était entré avec six cents chevaux. Or François de Montmorency avait écrit que tout demeurait calme à Paris ! On lut sa lettre, au conseil du 2 février.

Mais le roi ayant fait écrire que Condé devait rejoindre son gouvernement de Picardie, décision prise sur l’avis du connétable, le cardinal de Bourbon se levait pour défendre l’un des siens : « Le prince de Condé n’est pas Châtillon, ni votre neveu ; alors, sa venue à Paris vous déplaît, quand l’amiral y est déjà. Le service du roi importe plus au prince de Condé, qui est de sang royal, que vos fils et vos neveux !… >> Le connétable ne répondit pas. Mais le voyage de Condé en Picardie inquiéte autant don Francès qui voit un complot permanent da

sa présence, cause du voisinage des Flandres. Il imagine déjà les huguenots maîtres de Ham, de Saint-Quentin, de La Fère, entrant à Paris, et dans les Flandres. Damville lui-même, qui gouvernait le Languedoc avec une fermeté qui avait paru si cruelle aux huguenots, demandait qu’on y laissât des garnisons. Ces garnisons lui semblaient