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CATHERINE DE MÉDICIS

Alors la reine-mère, se tournant vers don Francès : — Et vous, êtes-vous content de l’entrevue ? — Oui !

218 Mais l’ambassadeur n’avait dit que ce petit mot, qui semblait presque un silence. C’est pourquoi Catherine reprit avec douceur : — —Dites-nous clairement ce due vous en pensez et conseilleznous sur la façon de procéder dans cette entrevue, suivant votre avis.

— Je crois que Sa Majesté ne viendra jamais en personne, si elle n’est certaine que ce soit pour le service de Dieu. Or cette dernière chose est entre vos mains, Madame. Je supplie même le roi de demander à la reine sa mère de remplir le service de Dieu.

Charles et Catherine se levèrent : — Comment ? que devons-nous faire ? — La reine votre mère doit fermer à clef ses oreilles qu’elle tenait toujours ouvertes à vos sujets hérétiques et traîtres, qui veulent vous tuer, vous voyant un roi si chrétien, et donnant de telles espérances. Ne dites pas que vous ne les écoutez pas ; car à présent il n’y a qu’un seul moyen, qui est de ne pas les croire ; mais ils viendront sûrement avec leurs mensonges et inventions pour vous empêcher de faire ce qui convient au service de Dieu et de votre fils, c’est-à-dire de traiter avec le roi mon maître et la reine, ma dame, ouvertement, en leur confiant tout le mal dont vous souffrez. La reine-mère répondit : Je vous donne ma parole qu’il en sera ainsi. — Sa Majesté le Roi Catholique le fera de son côté. Mais il a aussi des inquiétudes… Catherine demanda :

Quelque chose en Espagne ? — Non, Madame, Dieu merci, pas en Espagne, mais en Flandres, comme vous le savez. Alors Catherine s’écria : — Oui, je vous l’assure, il se passe des choses très graves en Flandres !

— Très graves ? sûrement non, Madame. — Si, je le sais d’une façon certaine. Alors l’ambassadeur sur un ton de reproche : — Pourquoi donc, Madame, vous n’en donniez pas avis quand D gitized by