Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/231

Cette page n’a pas encore été corrigée
217
L’ENTRÉE À TOULOUSE

PROJET DE L’ENTREVUE C²

E fut le lendemain seulement, jour de la Purification (2 février) que le roi se rendit à la cathédrale Saint-Étienne, afin d’entendre la messe et le sermon. Devant le porche, on le vit inviter le jeune prince de Béarn à entrer avec lui. Ce dont il s’excusa, naturellement. Alors Charles IX, par jeu, lui prit son chapeau et le lança dans l’église d’où on le rapporta au futur Henri IV.

Le prédicateur ordinaire, un chanoine, prononça un long discours sur la religion que le roi devait observer, en y obligeant ses sujets. Et souvent, il s’adressait à Charles IX lui-même, l’interpellant, semblant lui faire la leçon. Il faut le dire, ce qui préoccupait les esprits et faisait l’objet des conversations, c’était moins la manifestation catholique, l’exemple à donner à Toulouse, que cette nouvelle que M. de SaintSulpice venait d’apporter, la veille de l’entrée : Philippe II le roi d’Espagne, en qui les catholiques voyaient un protecteur, acceptait l’idée d’une entrevue avec la reine-mère, ou du moins la venue en France de son épouse, Elisabeth, qui serait son porteparole. Catherine

semblait bouleversée par la joie. Et lorsque don Francès lui demanda ce qu’elle pensait de l’entrevue, elle partit d’un éclat de rire, si violent qu’il finit dans les larmes, en sorte que Charles IX lui dit : « Mère, il me semble que vous pleurez ! >> Puis Catherine se pencha vers son fils, murmurant quelque chose à son oreille, lui commandant le secret. Et le roi, lui aussi, tout souriant, dit à l’ambassadeur : « Soyez certain que je garderai bien le secret ! »

D gitized by