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L’ENTRÉE À TOULOUSE

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ÉTERNELLEMENT, le canon éclata, tuant le commissaire et trois canonniers. Charles IX commanda de cesser le feu. Alors il regarda passer les processions tandis que les chantres de Saint-Sernin faisaient entendre leurs motets où revenait si fréquemment le cri de : « Vive le roil » Mais c’est un fait, qu’observa don Francès au milieu de trois ou quatre mille gentilshommes français de forte santé, le roi sembla « un peu faible ». Après défilèrent les arquebusiers, les piquiers armés deblanc, gascons légers et aventuriers. Les délégués du troisième ordre étaient à Toulouse les Bazochiens qui suivaient leur enseigne, portant des casaques de taffetas bleu descendant jusqu’à la cheville, tous montés à cheval. On vit passer ensuite cent petits enfants, de cinq à dix ans, derrière un drapeau, tous à cheval et habillés de taffetas blanc. Et cinquante autres fils de la cité, ceux-là âgés de vingt à vingt-huit ans, en pourpoint de satin blanc et manteau de velours noir, montés sur de grands chevaux, passèrent représentant le cinquième ordre. Les nobles formaient le sixième, habillés de casaques de velours noir, portant des brassards et montés également sur de grands chevaux. Le septième ordre était celui des marchands, à cheval aussi et honorablement vêtus. Enfin venaient Messeigneurs du Parlement dans leur robe d’écarlate rouge. Le neuvième ordre était formé des archers du Prévôt de l’Hôtel.

▾ Les nymphes de la Garonne, chères à tant de poètes, venaient réciter un chant de joie : elles disaient au jeune Charles IX qu’il se hâtât de voir la grande ville, civile et fière, florissant enfin en justice :

Les Tolosans t’attendent à grand tas, Nobles, bourgeois, et gens de tous estaz… Dans la cité des arts, les nymphes ne manquaient pas de recommander les Appelle, les Phidias, les Zeuxis qui venaient d’illustrer les portails et les frontispices de l’entrée, et les avaient ornés de vers virgiliens. Les nymphes de la Garonne crièrent : Vien, Charles, vien, ne te fay plus prier, Vien veoir soudain tes subjects Tolosains A ton vouloir prompts et obéissans… Qui t’offrent tout, et le corps et le cœur, Roy par douceur, le vainqueur des vainqueurs…