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CATHERINE DE MÉDICIS

L’ENTRÉE A TOULOUSE HARLES IX, arrivé à Toulouse le mercredi 31 janvier, près de la porte Saint-Michel, remit son entrée au lendemain. Ayant fait le tour de la ville, il alla coucher aux Roquets (ainsi on appelait les pères Minimes de Saint-François de Paule, dont l’église était sous l’invocation de saint Roch). Cela donnerait un peu plus de loisir aux capitouls pour préparer l’entrée du lendemain. Le 1er février arrivaient Catherine avec la cour, Mme Marguerite sa fille, la douairière de Ferrare, fille de Louis XII, qu’on appelait Mme Renée de France, la duchesse de Ferrare comme disait don Francès qui la détestait, en tant qu’hérétique. Les capitouls avaient préparé plusieurs compagnies formant quatre mille hommes, dont le bourgeois Delpech était le colonel. Ils firent sortir plusieurs canons, tendre la grande rue de tapisseries et couvrir son pavé de sable. Ils l’ornèrent de plusieurs arcs de triomphe, avec des inscriptions dans toutes les langues en l’honneur du roi. A l’entrée de la place de la Peyre furent dressés deux arcs, en forme de portails, au milieu desquels était une pomme artificielle. On y avait logé un écolier, nommé Terlon, pour faire le compliment au roi quand il passerait. Au-devant de Charles IX s’avançaient les grands seigneurs et la noblesse de la ville, le Parlement en robe rouge, suivi des autres corps. Les capitouls prirent leur place près du poêle rouge cramoisi dont la crépine était d’or. Comme il sortait des Roquets, le roi fut harangué par le président Jean Daffis, à la tête du Parlement. L’escopetterie commença sa décharge et le commissaire de l’artillerie ayant par mégarde, ou dérision, rangé le gros canon de Castres le premier, celui qui portait cette inscription : LA PAROLE DE DIEU DEMEURE