avec beaucoup de déplaisir. J’en écrirai au roi mon maître sur les points que vous voulez que j’en écrive… Et don Francès tendit à la reine-mère la lettre de sa fille, la reine d’Espagne. Catherine s’attendrit beaucoup et loua la bonne conduite de son gendre. Comment le remercier ? — Madame, vous pouvez vous acquitter de tout envers le roi mon maître, et rendre un bon service à Dieu 1 Catherine répondit indirectement : Je vous assure, j’élève le roi mon fils de telle manière que le roi votre maître trouvera en lui un bon frère ; et sur cela je vous donne ma parole d’honneur. M. de La Mothe s’approcha. Catherine de Médicis reprit à haute voix :
— Maintenant, dites-moi que vous êtes content, car les affaires vont très bien.
Don Francès répondit : J’ai toujours dit que si vous le vouliez tout irait bien. Mais Catherine partit d’un grand éclat de rire : — Vous ne dites pas ce que je voulais ! C’est pire avec vous qu’avec Chantonnay !
Ainsi fut démasqué don Francès. Et Du Fresne apporta trois jours après, de la part de la reine, la liste des points que l’ambassadeur d’Espagne devait toucher dans sa lettre à Philippe II. Il semblait pressé, montrant une grande hâte de le quitter. Don Francès jeta un coup d’œil sur le mémoire et découvrit au beau milieu l’article relatif à l’Inquisition. I retient alors Du Fresne : —
— Je n’écrirai pas à ce sujet à mon maître ! Alors Du Fresne dit, résigné : — Eh bien prenez la plume, rayez cet article. Don Francès, méprisant, termina sa missive qui ira rejoindre son maître à Aranjuez ou à l’Escurial, lorsqu’il inspecte les chantiers où l’on édifie sur la roche de granit le plan régulier de son palais qui sera un monastère : « Votre Majesté voit comment sont ces gens-là ! >>
Des faibles ! >>
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