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CATHERINE DE MÉDICIS

compris. On ne demande plus rien. Mais le roi se montre très libéral envers la nation espagnole.

L’observateur italien assure encore que Philippe II est un grand ami de la paix. Il doit en effet conserver les amitiés et les alliances qu’il a avec les princes. Cette opinion du roi n’est d’ailleurs pas très bien reçue à la cour, surtout de ceux qui voudraient s’élever par la guerre. Mais d’autres disaient qu’il avait pris le bon parti. L’exemple de Charles-Quint, son père, qui avait dépensé tant d’argent, tourmenté le monde entier, engagé ses États, versé tant de sang, ruiné beaucoup d’honorables familles, fait détruire un grand nombre de terres et de pays, l’avait instruit : car pour cela, il n’avait pas agrandi son empire ni accompli de vastes desseins. Le Roi Catholique a plus gagné avec la paix, que l’autre par tant de fatigues et de guerres.

Par l’accord avec les Français, le Roi Catholique a reçu beaucoup de places qu’ils détenaient ; il a fait restituer son État au duc de Savoie, la Corse aux Génois, et de nombreuses villes de Toscane au duc de Florence. Ses revenus augmentaient, ses dettes diminuaient ; et il avait fait le recouvrement des assignations engagées à son avènement.

C’est pourquoi Philippe II laisse de côté les pensées belliqueuses, se promène dans ses jardins, où sont de petites statues de marbre, des fontaines, des bassins, des buis et des ifs.