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XXIV

LE MÉNAGE DE SAVOIE. SAMPIERRO DE CORSE



Mais comme il arrive, les fêtes ne vont pas sans quelques froissements pour la vanité des uns ou des autres. Ainsi le duc de Savoie ne cache pas son mécontentement, car le prince de La Roche-sur-Yon le précédait dans les cérémonies, alors qu’il s’estimait plus proche par le sang. Les jours suivants, on ne le vit plus, sous le prétexte d’une indisposition. Le duc Philibert se préparait au départ, et semblait assez ennuyé.

Ce qui effrayait surtout la reine-mère, c’est qu’elle n’avait plus d’argent et peu de crédit. Souvent elle s’en entretenait avec le maréchal de Bourdillon et le cardinal de Bourbon. Que ferait-on si le prince de Condé prenait les armes contre les catholiques ? La conclusion fut, qu’avec le concours du connétable de Montmorency, on pourrait peut-être demander une certaine somme à Philippe II. Don Francès estimait que le connétable n’y consentirait jamais. Ce qui avait soulevé cette question, c’était la nouvelle que le prince de Condé, l’amiral et leurs partisans venaient de se réunir, sous prétexte de fêter M. d’Andelot et sa femme. Le prince de Condé d’ailleurs n’avait commis aucun acte hostile, en ces jours ; loin de là, il faisait même demander l’Ordre du roi pour cinq chevaliers de ses amis.

Il faut le reconnaître, une nouvelle qui donnait beaucoup plus d’inquiétude à la cour, était que l’armée du Roi Catholique se mettait en route.

Quant au ménage de Savoie, qui devait bientôt quitter la cour, il avait fait l’objet de beaucoup de commentaires. Déjà on échangeait des cadeaux d’adieu ; et Catherine de Médicis donnait à Mme Marguerite les bijoux qu’elle avait achetés à Brissac, et qui