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CATHERINE DE MÉDICIS

baron de Lagarde, qui n’était que le cruel capitaine Polin, alors général des galères. Mais il avait parcouru la Méditerranée jusqu’à Constantinople, corsaire comme un Turc, au demeurant bon chrétien, ayant trouvé ici, dans chaque trou de rocher, dans chaque fortin, un nid d’oiseau de proie pour faire la chasse aux huguenots et remplir ses coffres aux dépens du pauvre monde. L’étape fut à Saint-Paul-Trois-Châteaux, la dernière ville fortifiée du Dauphiné.

Le jeudi 21 septembre, on entrait en Provence par Suze la Rousse, dont la bastille veille sur la hauteur. C’est là qu’on baptisa la fille du seigneur de Suze, François de la Baume, que le roi et la reine tinrent sur les fonts baptismaux.

L’enfant reçut le nom de Charlotte, et le père, à l’issue de la cérémonie, offrit toutes sortes de confitures. Suze, comme on l’appelait simplement, était le capitaine catholique qui avait pris Orange, combattu des Adrets et Montbrun. On se remit en route pour gagner Bollène, aimable village, la première bastide du comté d’Avignon. Le 22, on passe par Mondragon, bâtie sur un rocher. On ne fit que traverser Orange pour aller coucher à Caderousse, qui donna une entrée,

Comment aurait-on pu d’ailleurs s’arrêter à Orange, ville tenue pour la « mère de l’hérésie de tout le pays », comme dira don Francès de Alava, là où se réunissaient les réfugiés huguenots ?