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ÉLISABETH DE FRANCE… LES DAMES

À Mme de Vendôme, on venait cependant d’enlever la garde de son fils, le jeune Henri, qu’elle avait eu avec elle pendant une quinzaine. Mais jusqu’à son départ, on l’avait observée cherchant un ministre pour le faire prêcher dans une salle, à la cour !

Et l’on vit s’éloigner Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, très mécontent, lui aussi, de sa femme qui favorisait les hérétiques. Dans le ménage de la Pallas, des querelles s’étaient élevées entre elle et son dieu Mars. Philibert avait eu des paroles si aigres que la duchesse s’en était plainte à la reine-mère. Catherine fit chercher l’envoyé de Savoie, Morette : « On m’a assuré que vous avez dit que si la duchesse ne se corrigeait pas, le duc de Savoie se vengerait ! » Le petit roi intervint : « J’aime bien le duc de Savoie, car il est marié avec ma tante : et s’il la traite bien, je l’aimerai toujours ! »

Morette reprit :

— Il est bien que vous aimiez le duc de Savoie, parce qu’il est marié avec votre tante, mais vous avez aussi d’autres raisons de l’aimer et de l’estimer…

Que s’était-il passé entre le mari et la femme ? Depuis quinze jours le duc de Savoie l’attendit en vain chaque nuit dans son lit. Tous les jours cependant, la duchesse semblait suivre avec une dévotion apparente la messe. Hypocrisie !