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CATHERINE DE MÉDICIS

Mais de Madrid, Philippe II ne cessa pour cela de correspondre avec Charles IX et la reine-mère. Et il se fit aussi aimable qu’il lui était possible. Il laissait voir un contentement sincère, comme il l’exprimait dans la lettre que va leur remettre l’Aubespine, du bon état des choses en France. C’était là travailler pour le bien de la religion, et pour le soulagement de la personne du roi : « Plaise à Dieu que cela puisse continuer toujours ». Et Philippe II montrait la même amabilité envers la reine-mère[1]. Il se déclarait enchanté du succès des affaires du roi de France, son frère, et le félicitait de l’avis qu’il avait reçu de la paix conclue avec l’Angleterre.

Mais le roi d’Espagne, en bon bureaucrate, écrit alors de sa main à don Francès de Alava : J’ai écrit ces lettres, mais je ne me souviens pas comment on rédige la suscription. Avisez-moi au plus tôt.

Le voleur du chiffre fut bientôt arrêté et envoyé aux galères, pour la satisfaction de l’honneur français plutôt que de l’honneur espagnol.

  1. La reine-mère écrivit une lettre très vive à M. de Saint-Sulpice, ambassadeur en Espagne, exprimant le « déplaisir » qu’elle avait eu du vol, et disant la justice qu’elle avait fait faire du « galopin ». Ce qui n’empêcha pas le cardinal de Granvelle d’écrire à sa sœur de Philippe II, la duchesse de Parme, que le vol avait été fait « par commandement de plus haut… et sont traits ordinaires des Français… »