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XVI

LES FÊTES DE LYON



Le séjour à Lyon fut égayé de ces fêtes qui semblaient donner leur sens à la pacification. Elles avaient lieu parfois sur l’eau ; le soir on entendait sonner la morisque[1], et les fusées montaient dans la nuit. Parfois on allait retrouver à Beauregard, dans la belle petite maison de Thomas de Gadagne, banquier d’origine italienne, le duc d’Anjou qui y résidait. Et l’on soupait aussi au Perron, où se trouvait le fort beau château de M. le comte de Retz, c’est-à-dire de Gondi. Ces Gondi étaient les banquiers de Lyon, comme les Médicis furent ceux de Florence. Les Florentins bannis se retrouvaient chez eux, à Lyon, où ils avaient leur consul, et quatre procureurs.

L’arrivée des Anglais fut le signal de fêtes nouvelles.

Mylord Hunsdon[2], envoyé de la reine Elisabeth, arrivait à Lyon avec Smith, l’ambassadeur. Il apportait au roi, à l’occasion du serment qui allait être prêté pour le renouvellement des alliances, l’ordre de la Jarretière. Et Charles avait envoyé de même son ordre à Elisabeth par le sieur de Gonnor, Arthus de Cossé. Le cardinal de Bourbon présenta aux Anglais le petit prince de Navarre (le futur Henri IV) que l’ambassadeur embrassa. Le jeune garçon est ensuite porté[3] par le prince de la Roche-sur-Yon dans la chambre du roi, puis dans son logis. Le lendemain 23, l’ambassadeur eut cet honneur d’assister au conseil, avec le conné-

  1. C’était une vieille danse, très en honneur au xve siècle déjà, et qui, comme son nom l’indique, devait se danser sur un rythme oriental.
  2. Henry Carey.
  3. Il a cependant onze ans.