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ger ce poids d’antipathie à deux êtres : Louis Lambert et lui. La réalité fut plus dure encore. Il était le seul penseur du collége. Ses camarades abusaient de leur force vis-à-vis de lui ; il répondait par le mépris. C’est pourquoi je n’ai voulu consulter aucun des condisciples de Balzac : ils ne pouvaient avoir pressenti cet idéologue, presque aussi insupportable pour eux que les penseurs de l’Empire l’étaient pour Napoléon Ier.

Au collége, la force, l’adresse priment tout. Balzac, aux yeux de ses camarades, n’était pas même rehaussé par sa supériorité en classe : accablé de pensums, obligé de tendre la main aux férules, le plus souvent en prison,