voient pas plus clair les uns que les autres dans les maladies et dans l’intérieur du corps humain. Ce sont tous des aveugles ; mais les médecins sont des Quinze-Vingts qui connaissent mieux les rues, et qui se tirent mieux d’affaire.
Vous demandez comment on fait fortune. Voyez ce qui se passe au parterre d’un spectacle, le jour où il y a foule ; comme les uns restent en arrière, comme les premiers reculent, comme les derniers sont portés en avant. Cette image est si juste que le mot qui l’exprime a passé dans le langage du peuple. Il appelle faire fortune, se pousser. Mon fils, mon neveu se poussera. Les honnêtes gens disent, s’avancer, avancer, arriver, termes adoucis, qui écartent l’idée accessoire de force, de violence, de grossièreté, mais qui laissent subsister l’idée principale.
Le Monde physique paraît l’ouvrage d’un Être puissant et bon, qui a été obligé d’abandonner à un être malfaisant l’exécution d’une partie de son plan. Mais le Monde moral paraît être le produit des caprices d’un diable devenu fou.