pourvu qu’il soit dans l’aisance, ou du moins qu’il n’ait aucun besoin des hommes.
L’homme le plus modeste, en vivant dans le monde, doit, s’il est pauvre, avoir un maintien très assuré et une certaine aisance qui empêche qu’on ne prenne quelque avantage sur lui. Il faut, dans ce cas, parer sa modestie de sa fierté.
La faiblesse de caractère ou le défaut d’idées, en un mot tout ce qui peut nous empêcher de vivre avec nous-mêmes, sont les choses qui préservent beaucoup de gens de la misanthropie.
On est plus heureux dans la solitude que dans le monde. Cela ne viendrait-il pas de ce que dans la solitude on pense aux choses, et que, dans le monde, on est forcé de penser aux hommes ?
Les pensées d’un solitaire, homme de sens, et fût-il d’ailleurs médiocre, seraient bien peu de chose, si elles ne valaient pas ce qui se dit et se fait dans le monde.