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^6 ŒUVRES

ner en spectacle funeste Qs>t un barbarisme. )> Cette remarque est si juste , que M. l'abbé Desfontaines même en est convenu (*).

Que tout leur camp nombreux soit devant ses soldats,

Comme d'enfans une troupe inutile ; Et si par un clieniin il entre en tes états,

Qu'il en sorte par plus de mille.

Les deux derniers vers sont lâches et prosaïques, et le paraissent d'autant plus que toute la stro- phe jusques-là est magnifique.

On a pu remarquer , dans ces notes critiques sur Racine, que nous n'avons jamais pu citer plus de trois vers de suite qui fassent mauvais ; et certes , on serait bien embarrassé de troiiver chez lui de longues tirades mal écrites. En voici ce- pendant un exemple dans Esthev\ mais aussi est- ce le seul. Zarès dit à Aman :

Pourquoi juger si mal de son intention?

Il croit récompenser une bonne action ?

Ne faut-il pas , seigneur, s'étonner au contraire ,

Qu'il en ait si long-temps différé le salaire?

Du reste, il n'a rien fait que par votre conseil ;

Yous-même avez dicté tout ce triste appareil.

Vous êtes après lui le premier de l'empire.

Ces vers ne sont (pie i\o la prose rimée. Rien

(*) A oyez le Racine venj^é.

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