DE CHÂMFORT. 7I
homme , et d'autres phrases semblables , où le pronom relatif m^//z^, exprimant identité de deux choses , ne permet point que le substantif soit suivi d'un adjectif , parce qu'il n'ajoute rien à la clarté de la phrase, qui, au moyen de la compa- raison qu'elle renferme, dit tout ce que cet ad- jectif pourrait dire :
Esther que craignez-vous? suis-je pas votre frère ?
Suis-je pas votre frère , pour ne sui^-je pas , est une licence que Racine s'est permise plusieurs fois. Il a dit . dans Alexandre, d'une manière moins heureuse :
Sais-je pas que Taxile est une âme incertaine ?
et dans les Plaideurs :
Suis-je pas fils de maître ?
M. de Voltaire , dans ses Remarques sur le Menteur de Corneille , dit , au sujet d'un vers où la particule ne est omise devant le verbe :
« Cette licence n'est pas même permise en prose. » Je le crois bien , mais cela n'est pas une raison pour qu'elle ne le soit pas en vers. La poésie , ce me semble , a bien plus de licence que la prose, ou plutôt la prose n'en devrait avoir aucune. Ces licences rendraient variables les principes de la langue , si l'on se les permettait..
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