Maynard, dans une très-belle Ode trop peu connue.
Romps tes fers, bien qu’ils soient dorés.
Fuis les injustes adorés,
Et demeure toi-même à l’exemple du sage.
Et celle-ci, plus belle encore, de J. B. Rousseau :
Lançant vos traits venimeux,
Osez, digne du tonnerre,
Attaquer ce que la terre
Eut jamais de plus fameux.
Injustes adorés, pour des hommes injustes que l'on adore ; demeure toi-même, pour garde ton propre caractère ; enfin dignes du tonnerre, pour mériter d’être frappés de la foudre , sont des latinismes si l’on veut ; mais avant tout, ce sont des beautés, et des-lors précieuses.
Racine dit :
L’affreux tombeau pour jamais les dévore.
Et ailleurs :
Souvent avec prudence un outrage enduré
Aux honneurs les plus hauts a servi de degré.
Un tombeau qui dévore , lui outrage qui sert de degré aux honneurs , sont des hardiesses non seulement permises , mais admirées.
J’ai foulé sous les pieds, remords, crainte, pudeur.