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aura élé fait et imprimé en un mois, ici où Ton imprime la moitié moins vite qu'en France. Or dans cette occasion, le temps importait fort à l'af- faire, et l'affaire m'importait fort à moi; outre qu'elle est grande et belle ^ mon conservateur est accroché, parce c^u'on veut qu'un libraire français entre dans la moitié des frais de l'édition française ( vous voyez que vous vous êtes trop hâté de me féliciter), de soite que, la maladie de mon amie m'ayant ruiné, j'étais aux expédiens. Me voilà sau- vé pour une couple de mois. Vous trouverez-là le nom de votre hôte consigné avec honneur ; vers le milieu du mois prochain, cela vous parviendra.

On nous annonce ici un £rrand ouvrage en trois volumes de Necker, avec son avis sur l'adminis- tration des finances : il est, dit-on, entre les mains de notre roi, de notre reine, de Monsieur, et sans doute de M. le daupliin, plus de M. de Castries; 18,000 exemplaires sont prêts pour porter à toute la terre la preuve que la France a perdu un bon serviteur et que le serviteur en est bien fâché. Quant à moi, outre que je sais à quoi m'en tenir sur ses talens financiers, et ses opérations minis- térielles, je suis occupé en ce moment d'une étude qui ne le montre pas en beau. L'abandon qu'il a tait de sa patrie, dans un teujps où il lui était fa- cile de la sauver et de la mettre pour toujours hors des dangers où elle s'est abimée, est un vilain bout d'oieiile, par lequel il m'est impossible de ne pas le jugci-, Turgot n'était | a« (iénevois à beaucoup

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