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DE CHAMFORT. qlD

il a répondu : « Ma foi cela est imprimé ; et cela est encore beau comme je Tai écrit. » Quand ceux qui écrivent la morale , la philosophie , la politique , l'histoire, sauront-ils qu'ils ne sont que de vils saltimbanques , lorsqu'ils ne se regardent pas comme des magistrats !

L'ouvrai^e que l'on me propose , mon cher ami, est une entreprise considérable ; il ne s'agit pas moins que de mettre et de tenir ces messieurs au courant de toutes les id es siines d'économie politique, qu'ils ont traitées] nsqu'ici de vaine mé- taphysique. L'ouvrage paraîtrait en anglais et en français ; le plus ou le moins de succès n'importe- rait qu'à ma conscience et à mon amour propre , car j'aurais une rétribution fixe par mois : mais j'ai cru devoir leur observer que cet ouvrage n'é- tant point de nature à piquer la malignité , parce que je ne dois ni ne veux parler que des choses , et encore avec circonspection , je leur conseillais d'adopter un plan quiéveillât la curiosité. Consulté sur cela , j'ai dit que le plus grand service , selon moi, à rendre aux lettres aujourd'hui, était d'abré- ger , et de guider un choix dans l'immensité des mensonges , des erreurs et des vérités imprimés ; qu'en conséquence , un conservateur qui donne- rait en tout genre des analyses, et non pas des ex- traits des bons livres ; qui tirerait, du fumier des ouvrages périodiques, les paillettes qui peuvent y être tombées , et qui deviendrait le dépôt de mor ceaux détachés qui, par leiu- brièveté, c'est-à-dire,

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