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en ce genre est peut-être plus mauvais encore que celui de Lamotte? Ne pourrait-on pas dire enfin que les Anglais n'ont que Cowley {*) , qui même n'est pas très-estimé parmi eux, et que leurs richesses lyriques se bornent presque à la seule ode de Dryden sur la fête d'Alexandre? Que con- clure de tout cela? que l'ode est un genre plus difficile; non , mais que la perfection en tout l'est infiniment. Me voilà sans doute un peu loin d'^^- ther ; mais ayant eu Racine et Rousseau à mettre plusieurs fois en parallèle, j'ai .été charmé qu'on ne put se méprendre sur mes vrais sentimens- Je reviens à mon sujet.
En poursuivant nos remarques sur Est/ier , les vers suivans me semblent dignes d'elre cités :
Toi qui, d'un inêuic joiiy souflrant l'oppression, M'aidais ù soupirer les niallicurs de bion.
Jider à soupirer les malheurs , est une expres- sion infiniment poétitpie, pour dii-e, aider à sup- porter le chagrin que causent les ni'ilheurs. Je
- rai rencontrée rarement dans d autres tragédies ,
et je crois qu'elle est du nombre de' celles qui s'emploient plus particulièrement dans des sujets de sainteté. H en est de même des expressions suivantes :
Dieu lient le cœur des rois entre ses mains puissantes.
��(*) Voyez les Levons à\\ àocXdwx YAaw sur la Lméraiurc ^ à la fiu Je l'aiticle du Poème Ijriqiic , toiu. m, pag. i/jS.
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