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3^0 OEUVRES

1er niodestemeiU , que Dieu a dû le faire sur le chaos. Rêvez , mon ami , à cela ou à toute au- tre chose. Les châteaux en Espagne de l'amitié valent bien ceux de l'ambition. Vale et me ama.

��LETTRE IV.

Sumedi.

J'ai reçu votre terrible paquet , mon ami ; et au milieu de tout le plaisir qu'il m'a fait , j'ai res- senti deux peines : l'une de voir que certain atta- chement vous tenait plus profondément au cœur que je ne l'avais encore cru , l'autre que vous tra- vailliez trop et que vos yeux et votre poitrine doivent en souffrir. Quant au premier point , ce n'est pas que je m'en étonne, ni que j'aie de tristes pressentimens. Je ne m'en étonne point ; tout homme fier et sensible s 'opiniâtre , surtout quand sa raison lui dit que réussir c'est travailler plus encore pour ce qu'il aime (jue pour lui ; et cela seul peut-être le rend capable de supporter la ridicule concurrence d'un compétiteur indigne. Je n'ai point de sinistres présages; car aussi long» temps c[u'il me sera démontré qu'Aspasie n'est pas dépourvue de toute noblesse , de toute déli- catesse , de toute raison ( et je lui crois une assez forte dose de tout cela ) , je ne pourrai pas croire

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