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ÔO OEL'VilliS

tout mcnieiit à être frappées. Mais enfin, puisque M. l'abbé Batteux veut qu'on compare , compa- rons et mettons nos lecteurs à portée de juger sur-le-champ. Racine dit :

Quel carnage de toiiLesparts ! On égorge à la fois les enfans, les vieillards, Et la sœur et le frère, Et la fille et la mère , Le fils dans les bras de son père ! Que de corps entassés, que de membres cpars. Privés de sépulture , Grand Dieu ! tes saints sont la pâtur e Des tigres et des léopards!

J'ai beau chercher dans l'Ode de Rousseau rien qui ressemble à cet endroit, je n'y trouve que les vers suivans , qui sont remplis de cette mélanco- lie douce, si naturelle au convalescent échappé d'une grande maladie^ et qui se rappelle le dan- ger qu'il a couru :

J'ai vu mes tristes journées Décliner vers leur penchant ; Au midi de mes années , Je touchais à mon couchant; La mort déployant ses ailes, Couvrait d'ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et'dans celte nuit funeste , Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis.

(Ode XV, liv. 1").

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