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mais connu d'homme qui , en se séparant de soi , conservât pour les autres une sensibilité si vive, si prompte et pourtant si dtu'able. Je pense donc comme vous , monsieur , qu'il n'y a personne, sans exception , qui soit plus touché que lui des mal- heurs récens , dont gémissent tous les amis de l'humanité. ]Mais je crois sa douleur d'un caractère très-différent que celui que vous supposez. J'en dis peut-être trop pour vous, monsieur , si vous ne le connaissez pas; mais pour ceux qui le con- naissent conmic moi , je n'en dis pas assez.

Je serai court sur l'article de votre lettre qui m'est personnel. Je me crois dispensé de vous prendre pour juge de mes principes sur la révo- lution , fussicz-vous ou eussiez-vous été législa- teur ; ils tiennent à un genre de sentimens qui paraissent vous être peu connus, <^t à des idées qui probablement ne vous sont pas assez fami lières pour ne pas vous sembler un peu chimé- ri([ues. Mais, en me renfermant dans le matériel des faits, trouvez bon que je vous demande si , dans l'énoncé le puis libre de mes opinioîi,. , je n'ai pas constammeni respecté les perst)nnes, dé- féré à tous les souvenirs; et si, dans le cas où nul ne s'offenserait d'iuie générosité honnête, il existe lUi seul inr!i\id:. (pii piit légitimement se plaindre de moi. Voilà sur quoi vous pourriez prononcer, en supposant qu'il vous fût possible d'être juste. Si cette condition vous paraît ilure , supposez ce qui vous aer;/ plus facile , que je ne vous aie rien demandé du tout.

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