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3oi ŒUVRES

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��LETTRE XII.

A M. PANCKOUKE.

Je n'ai reçu, iiioiisieiir, votre billet qu'hier au matin, au moment où je sortais pour une affaiic intéressante qui m'a empccLé d'avoir l'honneur d'y répondre sur-le-cliamp.

Je vous dois, d'aÎ3ord, des remercîmens de la préférence que vous me donnez, en voulant m'as- socier à des gens de lettres que j'estime et que j'honore; mais, après mes remercîmens, je vous prie d'agréer le véritable regret que j'ai de ne pou- voir être leur coopérateur. La partie dont je serais chargé, entraîne avec soi des inconvéniens aux- quels ils ne sont pas exposés. Je vous avoue fran- chement que je ne sais pas le moyen de traiter trois fois par mois avec l'amour propre des auteurs, acteurs et actrices des trois théâtres de Paris , et surtout de la comédie française. Serais-jo un cri- tique juste et sévère? me voilà l'ennemi de tous les mauvais auteurs; et, malgré leur petit nombre, ils ne laissent pas d'être très-daugcreux. Prcndrai- je le parti de la grande indulgence? je déshonore, je décrédite mon jugement; et, ce qui n'est pas indifférent pour vous, le nombre des souscripteurs diminuera, carie public veut de la malignité. 11 faut que l'article des spectacles soit altondu, qu'il

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