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Quel i^arli vovisavez tiré de ce pauvre abbé Milloll .le iiVu ai jamais su laut tirer de son vivant, et je vous aurais demandé votre secret. Au surplus, vi- vent les morts pour être quelque chose !

Te sais aue nombre de "eus à Versai Iles ont trouvé mauvais que, dans la réponse du marquis de Chas- tellux , on citât les propres termes de la lettre où le marquis de Lansdown vous rend un si hono- rable témois^nage. Après avoir écouté ce qu'on m'a dit de noble et d'imposant sur ce beau texte, j'ai cru , je me trompe peut-être, mais j'ai cru que la vanité des places ou de l'importance locale s'affli- geait de voir un simple homme de lettres, comme on dit, honoré d'une telle preuve d'estime par un grand ministre. En secret , dans une lettre bien cachetée , dansTarrière-cabinet , cela peut se passer ; à la bonne heure : mais en public ! ah, monsieur l'abbé, c'est une terrible affaire ! O vanité ! o sot- tise ! De Timporiancc ! Je jure Dieu que je vous causerai tôt ou tard de grands chagrins ! Il ne te- nait qu'à moi d'en jurer sur le poème de la Fronde; mais cela serait trop sublime : et puis d'ailleurs , on dirait (piecehi est pillé de Démosthènes. Je vous rends mille actions de grâces de votre traduction deSmith, et du plaisir que l'ouvrage m'a fait. C'est un maître livie pour vous apprendre à savoir vo- tre compte : et si on me l'eut mis dans les n)ains à l'âge de quinze ans, je m'imagine que je serais dans le cas de prêter quelques centaines de gui- nées à l'auteur ; et ce serait de tout mon ccx;ur ,

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