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POESIKS DIVERS El^.

��LES FÊTES ESPAGNOLES (*).

Il me souvient d'avoir passé deux mois

Dans un château de gothique structure,

Flanqué de tours, imposante masure

Dont le seigneur m'ennuyait quelquefois,

Ou me grondait quand je daignais l'entendre .

Mais curieux, il me plaisait d'apprendre

31ainte anecdote ; il avait vu des rois.

Des empereurs, des princes d'Allemagne,

Ces cours vraiment ont de très-bons endroits.

Sa favorite était la cour d'Espagne,

II la citait sans relâche et partout,

Cherchant quelqu'un qui pour elle eût du goût.

Du roi Philippe et de la Parmesane

J'ai remporté des traits assez plaisans.

Je dis pour moi, plaisans pour un profane,

Qui veut de loin des princes amusans.

Mon rabâcheur trouvait son passe-temps

A parler d'eux, de lui, de leurs caresses.

Il possédait des reines, des princesses.

En bague , en boîte , en bijoux bien montés ,

Rois, électeurs, en ordre étiquetés;

Ayant garni tout un écrin d'altesses,

��(*) Chamfort composa ce petit poème au commencement de 1792.

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