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Mais tout-à-coup sa douce et iVaîche haleine

Devint pour eux le souffle du désir.

«. Ma chère Annette, hélas! dans le bocage

J'étais venu pour goûter la fraîcheur ,

Disait Janot ; mais toute sa chaleur

Nous a suivis sous le naissant feuillage.

— Moi , dit Annette, à ces gazons nouveau!

Je demandais un moment de repos ;

Mais le sommeil a trompé mon atlente ;

Le sommeil fuit ma paupière brûlante.

C'est pourtant là qu'hier je m'endormis :

Mais j'étais seule, et ta main caressante

N'y pressait pas ainsi ma main tremblante ;

A mes genoux tu ne t'étais pas mis.

Séparons-nous pour trouver l'un et l'autre

Le calme heureux que nous venons chercher. »

Pauvres enfans ! quel espoir est le vôtre ?

Fuyez, un dieu saura vous rapprocher.

Pour un moment aux voeux de sa cousine

Janot sourit ; mais la belle orpheline

Fuit lentement. L'amour vient l'arrêter.

Du jouvenceau l'embarras n'est pas moindre ;

S'il fait lui-même un pas pour la quitter,

Il en fait deux bientôt pour la rejoindre.

Bref, le fripon est encore à ses pieds.

Là, moins soumis, mais plus ardent, plus tendre :

«Nous séparer! cesse de le prétendre .,

Dit-il, les yeux de quelques pleurs mouillés;

N'ordonne pas que je m'éloigne encore ;

Dans ce moment plein d'un trouble inconnu ,

A tes genoux je me sens retenu

Par le besoin d'un phiisir que j'ignore.

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