l'jl OEUVRES
Désirs naissons de jeune pastourelle,
Besoin nélail aux sincères amans
Du cercle étroit d'une froide lorgnette ;
Ses charmes nus brillaient dans leur printemps
Nature alors parlait sans interprète ;
Dans l'ombre alors point d'amoureux déduit ;
Cette pudeur dont ou fait tant de bruit,
Triste ayorton d'une ardeur contrefaite.
Du charme obscur d'une prudente nuit
Ne voilait point la nature imparfaite.
O l'heureux temps que ce siècle tout nu !...
Du premier homme on suivait l'innocence ;
L'amour plus jeune était plus ingénu ;
De l.i beauté l'impudique décence
A son flambeau sans danger se montrait;
D'im sexe à l'autre errait son inconstance ;
Fidèle ardeur jamais ne l'arrêtait ,
De sa pudeur avec grâce voilée ,
La jeune vierge innocemment marchait.
De tant d'appas l'âme à peine troublée.
Son jeune amant près d'elle s'approchait :
Ainsi qu'on vit , avant que d'une pomme
Elle eût cu«;illi le péché défemlu ,
D'Eve en sa fleur le corps pudique et nu ,
Chaste s'asseoir auprès du premier homme.
Amour alors, sans flèche, ni flandjeau ,
Au front n'avait cet aveugle bandeau ,
Nuage épais dont la sombre fumée
Ne laisse voir qu'an travers des brouillards ,
Dont la vapeur obscurcit les regards,
Les traits confus de la vierge charmée.
O 1 heureux temps que ce siècle tout nu ^..
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