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bien des gens ont écrit , et ce que je viens écrire encore. Mes idées pourront souvent être déjà connues , j'en conviens ; je serais même lâché de n'en avoir que de neuves sur llacine. Depuis quel- que temps, tout ce qui est neuf en littérature ( comme en bien d'autres genres ) , est si extrava- gant ! J'ai voulu seulement entrer dans le temple où l'on adore ce dieu de l'harmonie ; et dès que j'y suis entré , ai-je pu me refuser au plaisir de brûler un grain d'encens sur son autel? D ailleurs, il est si doux de parler de tout ce qui nous pro' cure des jouissances agréal;les , que cette raison seule peut me servir d'excuse.

Mon intention n'est point d'analyser rigoureu- sement le plan , ni d'entrer dans de grands détails ^ sur toutes les parties de cet ouvrage. Tout cela a été fait de nos jours par un auteur (*) qui , dans cette partie , n'a plus rien laissé à faire. Ries re- marques portent sur de très-petits défauts de style ; sur quelques vers durs , uniquement remar- quables , parce qu'ils sont dans Racine ; le pins souvent sur les divers genres de beautés qu'offre la seule tragédie à'Esther ; enfin , sur ces har- diesses d'expressions si naturellement enchâssées, que souvent elles échappent à beaucoup de lec- teurs égarés au milieu d'un parterre émaillé des plus belles fleurs du printemps ; j'en ai cueilli

��(*) M, de La Harpe, dans rexcellent Cours de Litccraturc qu'il a lu au Lycée,

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