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I I 2 OEUVRES

Qui brusquait ainsi la dcessc ; Il a tort d'outrer la sagesse.

— Vous raillez, je crois. — Nullement. Il fallait au moins vous admettre,

En faisant des conditions....

— A moi ! — Sans doute. — Eh bien! voyons. Faites les vôtres. — A la lettre

Vous les suivrez ? Premièrement, Je vous dois un remercîment : Vous voilà sans qu'on vous appelle , C'est ce qu'il me faut justement.

— Vous me plaisez assez, dit-elle.

— Tant mieux. — Convenons de nos faits.

— Vous ne prétendrez jamais A changer le fond de ma vie ; Vous respecterez sans aigreur Mon caractère , mon humeur, Et même un peu ma fantaisie. Je conserverai mes amis ,

Vous no m'en donnerez point d'autres : A moi les miens , i\ vous les vôtres. Le sentiment sera permis A mon cœur né sensible et tendre ; De moi vous ne devrez attendre Que des soins , et non des soucis; Je n'en veux ni donner ni prendre. Si , par l'clTet de vos faveurs , Je dois approcher de^ grandeurs, Partout , à la cour, à la ville , Je serai, rien n'est plus facile, Sans orgueil , mais non sans fierté , Vrai sans rudesse, sans audace,

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