Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

Î02 oi:lvrj:s

Des vrais biens, des vr.iis niaux., Iraci'-lui les limiles

Renferme ses regards dans les bornes prescriles ;

Qu'il sache tuurà tour se concenlrer dans lui.

Etendre ses rapporls à vivre dans autrui ;

Ne fais hiiller (hins lui que des clartés utiles ;

Il est pour les liuniainsdes vérités stériles;

Le ciel est parsemé de globes lumineux ;

Mais un seul nous éclaire el sulîit à nos yeux.

Prolonge pour ton fds cet heureux temps d'ivresse ,

Cet aimable dé^iic où la simple jeunesse ,

Ignorant Faililicc cl les retours cruels, ,

N'a point perdu le droit dcstimer les mortels,

Et goûte ce bonheur si pur. si respectable.

De croire à la vertu pour aimer son senil)l;d}le.

Jeune homme , j'aime ;\ voir ta naïve candeur

Chercher imprudemment nos vertus dans ton cœur.

Chérir une ond^re vaine, adorei' ton ou\rage,

De tes purs seutimens reproduire l'image,

Et se plaire à créer, dans la simplicité,

Un nouvel univers par toi seul habité.

Oui, que mou tils embrasse un fantôme qu'il aime :

Nous croyant des vertus, il en aura hii-'.nème.

Mais voici ce moment utile ou dangereux,

Qui, souvent annoncé p.u un naufrage affreux,

Des sens avec le cœur prép.uanl l'alliance ,

Donne à l'homme étonné tnule son existence ,

Établit ses devoirs sur ses rapports divers ,

Le fait vivre à lui-mrmc cl naître à l'ui.ivers.

Ce sont les passions, dont la fatale ivresse _

L'élève quelquefois , et trop souvent l'abaisse ;

Mais quel <pie s'.il sm- riou* biir axeudaut vainqueur,

Leur force <ui b ur faililesse ( si lonic en notre (.(rur.

�� �