DE CIIAMFORT. lOT
L'homme naît; l'imposture assiège son enfance :
On fatigue , on séduit sa crédule ignorance :
On dégrade son être. Ah, cruels! arrêtez :
C'est une âme immortelle à qui vous insultez.
De l'éducation l'influence suprême ,
Subjugant dans nos cœurs la nature elle-même,
Peut créer à son choix, des vices, des vertus :
C'est du fds de César que Caton fit Brutus.
Régne sur le hasard, affaiblis son empire :
L'homme peut le borner, ou même le détruire.
Que son fier ascendant soit dompté par tes soins :
Transforme pour ton fils les vertus en besoins.
O toi ! fille des Cieux que l'univers adore ,
Toi qu'il faut que l'on craigne, ou qu'il faut qu'on implore,
Sainte religion, dont le regard descend.
Du créateur à l'homme, et de l'homme au néant ,
Montre-nous cette chaîne adorable et cachée
Par la main de Dieu même à son trône attachée ,
Qui, pour notre bonheur, unit la terre au ciel
Et balance le monde aux pieds de l'Eternel.
Mais déjà de ton fils la raison vient d'éclore:
Sache épier , saisir l'instant de son aurore ,
Où l'homme ouvrant les yeux, frappé d'un jour nouveau ,
S'éveille, et regardant autour de son berceau ,
Etonné de penser, et fier de se connaître ,
Ose s'interroger, s'aperçoit de son être ;
Dévore les objets autour de lui semés,
Jadis morts à ses yeux, maintenant animés;
Demande à ces objets leurs rapports à lui-même.
Et du monde moral veut saisir le système ;
A de sages leçons consacre ses mornens ;
De ses vertus alors pose les fondemens ;
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