DE CIIÀIVÎFORT. 97
Donnant aux morts un spectacle nouveau,
Porter partout, sur la rive itilernale,
Et ses quartiers, et sa voix chapitrale...
ïl est bien vrai que , pour prendre un détour.
Le mot flatteur, quittant les grandes routes ,
Descend moins vite au ténébreux séjour ;
<Jue le héros, allenlir aux écoutes ,
Dans son cerveau moins prompt à s'ébranler
ISe peut sentir qu'une atteinte légère.
Que l'criez-vous? Il faut s'en consoler;
Et du destin quel est l'arrêt sévère !
Les plaisirs purs pour nous ne sont point faits;
Même en enfer , ils sont tous imparfaits.
Or maintenant, qu'un censeur téméraire ,
L^n bel esprit , volage papillon ,
Vienne fronder ce travail salutaire
Qui, pour changer, pour rétablir un nom,
Dans cette nuit apportant la lumière ,
Va compilant de \ieux compilateurs,
Des manuscrits et d'antiques auteurs.
Sans un talent, sans de si dignes veilles.
Tous les héros, leurs noms et leurs merveilles.
Les vains exploits de cent mortels fameux ,
Vivant pour nous, seraient perdus pour eux.
Quel nom donnera la folle imprudence
De CCS humains qui, dans leur déraison ,
Après avoir avec inconséquence
Tout immolé pour anoblir leur nom ,
Et qui , vieillis dans leur culte frivole ,
iN'ont rien omis pour orner leur idole ,
L'osent détruire , et dont l'aveugle erreur
Y substitue un fantôme imposteur,
De qui jamais celle gloire n'approche ?
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