Ç)6 COUVRES
Ah ! j'ai bien peur que trompé par la rime ^
Malgré mes soins, l'historien Dion
?J'ose usurper cette offrande d'estime
Que mon cœur pale au délicat liiun ;
Et de leurs noms niandissant l'imposlure ,
Maints froids auteurs, maints héros oublié;*
Offrent souvent aux mânes égayés ,
D'un quiproquo la comique aventure.
Du même nom cent rois ont hérité :
Tous ont véeu pour la postérité ;
Tous ont voulu consacrer leur mémoire.
Mais vous, mortels! votre légèreté,
Par un oubli trop lïmeste à leur gloire,
En les nommant ne les désigne point :
C'est donc en vain (pTils vivent dans l'histoire.
Ignorez-vous qu'il faut de point en point.
Pour les alleindre au ténébreux empire ,
Pour que l'éloge ait sur eux son effet ,
Fixer les temps , les licuï, marquer, détruire
Leurs nom, surnom, numéro, sobriquet ?
Sans tous ces soins , le vengeur de la Prusse,
Le fier vainqueur de l'Allemand , du Ilusse ,
Héros du siècle et célèbre à la fois
Par les coudjuls , par la lUHe et les lois ;
Lui qu'Arouel annoiu ait à la terre ,
Et que depuis a chansonné Voltaire;
Ce Frédéric, Dieu ! quel affront cruel i
Peut voir un jour sa griinde ;1ine avilie
Humer l'odeur d'un encens éternel.
Faut-il le dire ? avec un vil luortel ,
l'n Frédéiic, ])aroti de Silésie,
Lequel voudra . connue dans sou chriteau,
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