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grecques et latines, et plusieurs discours du chœur dans les premières comédies, et que Striblin appelle monodics ^ mettant de ce nom- dre le discours d'Electre seule dans Euripide, et un autre encore d'elle-même dans Sopliocle, bien qu'elle paile en la présence (Sw choeur.

J'avoue qu'il est quelquefois bien agréable sur le théâtre de voir lui homme seul ouvrir le fond de son âme, de l'entendre parler hardiment de toutes ses plus secrètes pensées, expliquer tous ses sentimens, et dire tout ce que la vio- lence de sa passion lui suggère; mais il n'estpas toujours bien facile de le lui faire foire avec vraisemblance.

Les anciens tragiques ne pouvaient faire ces monologues, à cause des chœuis qui ne sortaient point du théâtre; et si ma niémoire ne me trompe, hors celui qu'Ajax ( dans So])hocle ) fait sur le point de mourir au coin d'un bois pendant que le chœur est sorli pour le chercher, je ne crois pas qu'il s'en trouve un dans les trente-cinq tragédies qui restent.

Je sais bien que souvent on ne trouve intitu- lé, dans nos scènes, qu'un acteur; mais si l'on y prend gaidc, on reconnaîtra qu'il n'est pas seul sur le tliéâtre, et que son discours s'adresse à des gens qui le sui\eut en personne, quoiqu'ils ne soient point marqués à l'édition.

Quant aux prologues, ils sont récités ordinaire- ment par des personnages seuls, mais non pas

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