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fait le procès dans son récit : c’est à Racine faisant parler Thèramène ; c’est à Théramène lui-même , qui ne peut pas plus jouir des privilèges accordés aux poètes, qu’aucun personnage de tragédie. La première partie du récit de Théramène répond à ceux que les anciens ont faits de la mort d’Hippolyte. Racine en avait trois devant les yeux: celui d’Euripide, celui d’Ovide et celui de Sénèque. Il les admira ; et , selon toute apparence , les fautes qu’on lui reproche ne viennent que de la noble ambition qu’il a eue de vouloir surpasser tous ces modèles. Au reste , on a discuté ce beau morceau, avec la dernière rigueur, dans la dernière édition de Despréaux, à cause de l’excellence de 1 auteur ; mais les critiques qu’on en a faites , toutes bonnes qu’elles puissent être , ne tournent qu’à la gloire des talens admirables d’un illustre écrivain, qui, dès l’instant qu’il commença de donner ses tragédies au public, lit voir que Corneille, le grand Corneille, n’était plus le seul poète tragique en France.

MONOLOGUE ET MONODIE.

Le monologue est le discours d’un seul personnage.

Encore que je n’aie point trouvé le terme de monologue chez les auteurs anciens qui nous ont parlé du théâtre, ni même dans le grand œuvre de Jules Scaliger, lui qui n’a rien oublié de cu-