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8o OEUVRES

usage ; ils y rassemblaient plusieurs pei'sonnages ridicules sur lesquels le poète lançait rapidement une foule de traits.

Nos auteurs ont préféré la méthode d'immoler leurs victimes successivement.

An reste, cet usage dura peu chez les Grecs , c'était dans les choeurs que les poètes portaient le plus loin la licence, et c'est sur les chœurs prin- cipalement que tombe la réforme qui sert d'épo- que à la comédie nouvelle.

Quand le poète introduit deux intrigues dans sa pièce, il doit conduire les deux actions de ma- nière que leur mouvement soit égal et ne se nuise point réciproquement : c'est alors qu'il faut éviter la multiplication des incidens , qui détour- nerait l'attention des spectateurs.

Si la pièce dans laquelle on introduit un épi- sode est une comédie de caractère , il faut avoir éoard à deux choses : la première, que les intri- gues des deux actions soient légères ; la seconde , que le caractère les embrasse toutes deux. C'est ainsi que Molière en a usé dans \.Ji^ar-e.

Harpagon , père d'Élise et amoureux de Ma- rianne, embrasse les deux intrigues, l'une de Va- lère amant de sa fille, et l'autre de son fils Cléante amoui"eux de IMarianne. Ces deux intrigues sont légères, parce qu'elles sont sid)ordonné('s au ca- ractère principal de l'Avare, qui les occupe et les fait marcher.

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