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elle ne tient guère moins à la pièce qu’Oreste dans Andromaque.

Voyez encore la manière dont Voltaire, dans Sémiramis , a lié à son sujet l’amour d’Arsace et d’Azéma ; et dans Mahomet, celui de Palmire et de Séide.

On connaît encore, sur le théâtre français, une espèce d’ouvrages nommés comédies épisodiques, ou pièces à tiroir. Les Fâcheux sont le modèle des pièces de ce genre , et jamais aucun auteur n’a pu en approcher.

Ces ouvrages sont composés d’un certain nombre de scènes détachées, qui ont un rapport à un certain but général. Le secret de l’auteur consiste à faire passer rapidement devant les yeux du spectateur un grand nombre de personnages qui viennent donner ou montrer des ridicules ; ce sont surtout des travers de modes que l’on attaque ordinairement dans ces pièces.

Le nom de comédie ne leur convient nullement , puisque la comédie est une action et emporte dans son idée l’unité d’action ; mérite qui manque absolument à ces ouvrages , qui ne sont que des déclamations partagées en plusieurs points.

Les anciens ne connaissaient point les pièces épisodiques ; mais ils avaient une autre manière d’attaquer en même temps plusieurs espèces de ridicules et de les immoler à la fois. Les chœurs de leurs comédies étaient en partie destinés à cet