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fidèle à celle qu'il aime , ne peut intéresser vive- ment ; et Plautine qui renonce généreusement à Othon , ne réchauffe pas l'intérêt en lui offrant le dédommagement d'un amour au-dessus des sens.

L'exposition de Bajazet paraît d'un ordre infi- niment supérieur. Osmin arrive d'un long voyage. L'étonnement qu'il montre en entrant dans l'in- térieur du sérail , fait voir qu'il s'est passé quel- que chose d'important dans son absence, et qu'il ne peut savoir. Les questions d'Acomat laissent entrevoir une partie de ses projets. Il y a peu d'avant-scènes aussi chargées de détails néces- saires , et il y en a peu qui soient aussi claires. Aussi cette exposition passe-t-elle pour un modèle , unique en son genre.

Mais ne pourrait -bn pas lui préférer encore celles qui joignent à ce mérite celui d'être en sentiment et en tableaux ? Il semble que celle ^ Jpliigénie réunit ce double avantage.

Un grand roi, réveillé par ses inquiétudes pa- ternelles , voyant ses soldats endormis autour de lui , présente un tableau bien noble ; et les com- bats de son cœur forment une exposition bien touchante.

C'est encore le mérite Aq Sémiramis. Le grand- prétre , qui reçoit des mains d'Arsace le coffre qui contient la lettre , le glaive et la couronne de Ninus , forme dès lors le nœud et prépare le dénoumont. C'rst le comble de l'art.

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