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lui représenter , 011 lui racontant franchement les aventures passées qui y donnaient lieu.
Le poète s'affranchissait parla de l'art pénihie de mêler les échafaudages avec réuilice et de les tourner en ornemens. Corneille lui-même ne s'est pas trop élevé au-dessus de ces usages dans l'exposition de Borlogrine , où, par un acteur désintéressé, ilf;ut faire à im autre qui ne Test pas moins, toute l'hisloire nécessaire à rintelligence de la tragédie ; et l'histoire est si longue qu'il a fallu la couper en deux scènes, ou l'interrompre, pour laisser parler les deux princes qui ariivent : et on la reprend dès qu'ils sont sortis.
C'est le plus grand exemple d'une exposition froide ; mais aussi c'est ce même Corneille qui en a donné le plus parfait modèle dans la Jllortc/r Pompée^ où Ptolemée tient conseil sur la conduite qu'il doit tenir après la victoire de César à Phar- sale. Cette exposition est imposante , auguste , attendrissante ; elle forme en même temps le nœud de faction.
La première règle de l'exposision est de hien faire connaître les personnages , celui qui parle , celui à qui on parle et celui dont on parle , le lieu où ils sont, le temps où l'action commence :
Que, <l('s les premiers vers, ractinn préparée, Sans peine du sujet aplanisse l'entrée : l.c sujet n'est jamais assez tôt cxj)tiqné.
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