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on :Va point de modèle, il faut s'en figurer un ,

conformément à l'idée que peuvent en avoir les

spectateurs.

Les deux principales espèces de poèmes dra- matiques sont la tragédie et la comédie , ou , comme disaient les anciens , le cothurne et le brodequin.

La tragédie partage avec l'épopée la grandeur et l'importance de l'action , et n'en diffère que par le dramatique seulement ; elle imite le beau , le grand ; la comédie imite le ridicule ; l'une élève l'âme et forme le cœur, lautre polit les mœurs et corrige les dehors. La tragédie nous humanise par la compassion, et nous retient par la crainte; la comédie ote le masque à demi, et nous présente adroitement le miroir. La tragédie ne fait pas rire , parce que les sottises des grands sont presque toujours des malhcuis publics :

Quidquid clclirant reges , plcctniiUir Aclih i.

La comédie fait rire, parce que les sottises des petits ne sont que des sottises : on n'en craint point les suites. La tiagédie excite la terreur et la pitié; ce qui est signilié par le nom même de tra- gédie. La comédie fait rire; et c'est ce qui la rend comique ou comédie.

Au reste , la j)oesie dramatique fit jilus de progrès depuis j635 jusqu'en iGG5 ; elle se per- fectionna plus en ces trente années-là , qu'elle no

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