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Enfin, elles font signe à leurs compagnes d’approcher ; elles vont au-devant d’elles, et reviennent toutes ensemble pour s’encourager mutuellement. Peu à peu elles s’enhardissent ; elles approchent, et profitent du sommeil des Amours pour les désarmer et pour briser leurs arcs et leurs flèches. Devenues encore plus hardies par ce succès, une d’entre elles va allumer une torche de branchages au feu des forges, tandis que les autres font un monceau des armes brisées auquel elles mettent le feu, et se retirent précipitamment.

Les Amours se réveillent. Ils voient avec douleur le ravage que les Nymphes ont fait. Un d’entre eux trouve un trait échappé à leur fureur ; il s’en saisit ; il le remet à l’Amour principal qui le montre à la troupe comme l’instrument d’une vengeance prochaine. Ils sortent tous de la scène, pour se mettre en embuscade dans différens endroits de la forêt.

Diane vient avec ses Nymphes, qui lui font remarquer les débris des armes qu’elles ont brisées. La déesse leur ordonne d’aller tendre des filets aux environs. Les Nymphes s’éloignent pour exécuter ses ordres. Quelques-unes restent auprès de Diane, pour la féliciter de l’avantage qu’on vient de remporter sur les Amours.

On aperçoit un grand mouvement dans les filets ; toutes les Nymphes y courent. Diane attend avec impatience qu’on lui amène sa proie. Les nymphes reviennent et conduisent Endimion enchaîné avec des guirlandes de feuilles. Il paraît leur demander grâce. Il sollicite en vain leur pitié ; ses prières ne font qu’irriter leur barbarie. Une d’entr’elles veut le percer de son javelot ; Diane le saisit et fait entendre qu’elle veut elle-même punir le téméraire. Les Nymphes se retirent.